Neuf pays d’Afrique se familiarisent aux caractéristiques 

 des compétences du 21ème siècle

 

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Dakar a abrité le deuxième atelier de la mini-étude de l’initiative Optimiser l’évaluation pour tous (OAA), donnant ainsi la possibilité à neuf pays d’Afrique de se familiariser avec les principales caractéristiques des compétences du 21ème siècle et qui leur permettront de reconnaître et de catégoriser les éléments et les outils d'évaluation de façon appropriée.

Cet atelier a été organisé les 8 et 9 novembre dernier par le Réseau des éducateurs pour la transformation de l'enseignement-apprentissage (TALENT) en partenariat avec la Brookings Institution, en collaboration avec le Partenariat Mondial pour l’Éducation (GPE).

L'objectif de l'OAA est d'aider les pays à améliorer l'évaluation, l'enseignement, la formation et l'apprentissage des compétences du XXIe siècle. Il s’est agi durant deux jours pour les pays de présenter un échantillon des outils recueillis, pour élaborer des processus de codage et pour commencer à coder. Auparavant le profil de chaque pays lié au système éducatif a été dressé par leur représentants.

Durant les interventions de nombreux pays d’Afrique francophones comme le Tchad, la Côte d’Ivoire ou encore la République démocratique du Congo il a été constaté que la totalité des pays se retrouvent avec les mêmes systèmes d’évaluation classiques. Il s’agit notamment d'évaluations formatives (devoir à l’école ou à domicile, interrogation, examen trimestriel, semestriel…) ou alors d'évaluations nationales considérées comme des évaluations de certification.

La reconnaissance de la valeur des compétences du 21e siècle dans les programmes scolaires reste encore un enjeu pour de nombreux pays africains. En RD Congo, par exemple, certains acteurs reconnaissent l’intérêt des compétences du 21ème siècle mais leur évaluation pose problème car ces compétences transversales transcendent les disciplines enseignées.

Pour les pays anglophones comme la Zambie, la vision de l’éducation peut être différente comparée aux autres pays francophones. Dans ce pays d’Afrique australe, les objectifs de leur programme d'études permettent aux apprenants d’acquérir un ensemble de valeurs qui les encouragent à, entre autre: viser l'excellence personnelle ; établir des relations positives avec les autres ; célébrer leur foi et respecter la diversité des croyances des autres.

Esther Care, chercheuse senior de l’Institution Brookings est longuement revenue sur la "nécessité de prendre en compte des nouvelles catégories de contenus dans les curricula, ou des compétences transversales" citant l’exemple de certains pays de la région Asie-Pacifique, où un travail similaire d’analyse coordonnées par NEQMAP de l’UNESCO Bangkok a déjà eu lieu. Cette évolution découle de la nécessité pour l’école, d’embrasser des problématiques connexes à l’éducation dans le 21ème siècle, et qui influencent celle-ci : la culture, l’emploi, notamment par la circulation des valeurs, des informations, des idées et des personnes qui leur sont associées, et qui assigne implicitement d’autres fonctions à l’école.

Suite à cette réunion le 26 Novembre 3 délégations nationales représentant la Gambie, la RDC et la Zambie ont participé à l’événement de démarrage de la deuxième phase de l’initiative OAA. Cette phase prévoit le travail intense à niveau pays sur une période de 15 mois pour concevoir, développer, administrer et tester des évaluations en classe des compétences du 21ème siècle. L’approche pratique de ce travail s’appuiera sur les activités de recherche menées dans la mini-étude avec les neuf pays africains. Au cours de cette phase, les trois pays concernés participeront à des ateliers et à des réunions régionales pour mettre en œuvre les activités dans le cadre d'une approche collaborative d'apprentissage, s'appuieront sur les compétences et les atouts existants et partageront les progrès et enseignements avec les pays de la région.